Le Gouvernement de Venise a su accroître et consolider de plus en plus son hégémonie commerciale dans l’Adriatique et dans la Méditerranée, grâce à un réseau diplomatique serré et habile qui est parvenu à garantir des déplacements tranquilles à ses navires et des situations de privilèges dans les escales maritimes. La libre circulation des marchandises avec l’augmentation du volume des échanges et des achats et ventes a obligé la Monnaie à augmenter la production de monnaies
, ajoutant au ducat ou sequin d’or (1284) une production abondante de monnaies en cuivre.
Les activités commerciales ont été réglementées au moyen de mesures et de lois sévères par les organes du pouvoir dans le but d’orienter la vie économique de l’Etat. Les nouveaux systèmes ont permis l’installation d’opérateurs étrangers à Venise pour faciliter les transactions commerciales et favoriser des gains plus consistants pour les marchands vénitiens.
C’est alors que sont nés les premiers Fondachi , endroits où les étrangers pouvaient déposer leurs marchandises et loger, et les premières compagnies commerciales appelées “les fraternes”, car elles avaient presque toutes une gestion familiale.
C’est aussi le début de la pratique du compte courant et du perfectionnement de la technique de la partie double dans les livres comptables, jusqu’à la création, au XVI° siècle, de la première Banque de la Place de Rialto .
Même dans le secteur des Finances publiques on a introduit une importante nouveauté: aux taxes indirectes, les droits, et aux prêts obligatoires dus par les citoyens de l’Etat, on a ajouté les impôts directs, parmi lesquels ce qu’on appelle les dîmes.
Une autre grosse source de recette pour les finances publiques dérivait de la première industrie de l’Etat, l’Arsenal , avec son activité de constructions navales et sa base pour les transports maritimes. Presque tous les navires vénitiens, marchands , de guerre et de transport, étaient construits à l’Arsenal sous l’égide de l’Etat et loués aux particuliers qui en feraient la demande.
Le transport des marchandises, surtout celles qui étaient prisées, était souvent assuré par des convois escortés, les "mude", qui constituaient un service de ligne régulier; le développement de plus en plus important du système est devenu tel qu’il a rassuré les commerçants avec par conséquent la baisse du prix des assurances maritimes, institution en vogue à Venise depuis le XV° siècle.
