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Pour essayer de garder le contrôle sur le vice constitué par le jeu de hasard qui s’était répandu à Venise au cours du XVII° siècle, l’Etat avait autorisé plusieurs nobles à transformer leurs propriétés immobilières en maisons de jeu, appelées à l’époque ridotti, [redoutes]. Les ancêtres historiques des ridotti, les casinos actuels, étaient les baratterie médiévales où il était permis de pratiquer les jeux de hasard interdits sur les places et aux abords des églises.
Le premier ridotto a été installé en 1638 dans un palais appartenant à la famille noble des Dandolo di San Moisè et elle est considérée comme la première maison de jeu publique ouverte en Europe.
Avec d’autres qui ont suivi, il était ouvert pendant les mois du carnaval et fréquenté par des nobles qui, obligés d’être masqués, y passaient des journées et des nuits entières autour des tables de jeu.
Les ridotti sont devenus, surtout au XVIII° siècle, des endroits névralgiques du Carnaval de Venise, des lieux idéaux pour des personnages comme Giacomo Casanova qui les considérait comme un théâtre parfait pour ses aventures.
En effet, dans les ridotti non seulement on se livrait aux jeux de hasard, mais on conversait aussi, on consommait des encas et on buvait du café. Dans le ridotto de San Moisè par exemple, il y avait au moins dix salles réservées aux joueurs et presque autant de salons consacrés au contraire au divertissement.
La «fièvre du jeu» s’est tellement développée à Venise que beaucoup de princes et de nobles, italiens et étrangers, protégés par leur masque et assistés par les croupiers de l’époque, les Barnabotti, les seuls à ne pas être obligés de se masquer, ont dilapidé de véritables fortunes.
C’est alors qu’en 1774 le Grand Conseil a été contraint de décréter la fermeture des maisons de jeu publiques dans la foulée des très nombreux cas de Vénitiens qui s’étaient retrouvés sur la paille.
1600 - 1700 - - rev. 0.1.10